Bonjour,
Sur un forum consacré à la "vape", la question de l'adjonction d'HE aux e-liquides resurgit de temps en temps, provoquant toujours un débat houleux, duquel pas grand-chose ne ressort, sinon un principe de précaution.
Avez-vous un point de vue sur la question?
Les e-liquides sont composés de glycérine végétale et de propylène glicol, base à laquelle on rajoute des arômes (alimentaires) et éventuellement de la nicotine.
Certains vapoteurs sont assez logiquement tentés de remplacer, par exemple, un arôme industriel mentholé par quelques gouttes d'HE de menthe poivrée. Pareil avec l'eucalyptus.
Outre l'aspect naturel qui en attire plus d'un, ce serait assez cocasse d'utiliser un outil de sevrage tabagique comme moyen de soigner son rhume!
Mais, d'une part, le vocabulaire induit parfoit en erreur (sauf erreur, les "huiles" essentielles ne sont pas des huiles - qui, elles, sont totalement à proscrire car source de pneumonie). D'autre part, il semble que les HE ne serait pas assez "pures" pour cet usage.
Bref, personnellement je m'abstiens par précaution. Mais je m'interroge toujours...
Si on peut se mettre la tête au-dessus d'un bol et respirer les vapeurs en inhalation, ça ne paraît pas tout à fait incongru de penser au phytovapotage.
D'avance merci,
P.
Bonjour Philippe,
C'est une excellente question, je me la suis moi-même posée (étant vapoteur et féru d'HE).
D'après les différents articles que j'ai pu consulter, la température de chauffe d'une cigarette électronique se situe entre 150 et 200°C. Cette température varie en fonction de nombreux facteurs, comme la composition du e-liquide (ratio PG/VG), la puissance de la résistance, le volume d'air, etc.
Or, il est habituellement recommandé de ne pas chauffer une HE au dessus de 40°, au risque de voir certains de ses composés aromatiques se dégrader. Donc dans le cas d'une e-cigarette, on serait bien au dessus. De plus, dans le cas d'une inhalation humide (c'est le terme technique pour "se mettre la tête au dessus d'un bol" ;) ), on ne mettra que quelques gouttes, la température de la vapeur sera de 100°C maximum, et cela reste occasionnel. Dans une e-cigarette, je n'ai aucune idée des dosages dans l'e-liquide, les quantités consommées vont varier d'un vapoteur à l'autre, et les vapeurs vont arriver directement dans les bronches. Le risque de surdose d'HE n'est donc pas négligeable...
Bref, faute d'études scientifiques plus poussées, j'aurais tendance à préconiser le principe de précaution et à éviter les HE dans l'e-liquide. D'une manière générale, même s'il parait de plus en plus évident que la vape est moins nocive que la cigarette classique, il est évident aussi qu'elle n'est pas "vertueuse" et qu'ingérer des grosses quantités de glycérine végétale et de propylène-glycol ne doit pas être inoffensif à terme.
En espérant avoir pu vous aider un peu,
N'hésitez pas à nous faire part d'éventuelles informations sur ce sujet ;)
Je vous souhaite une belle soirée,
Clément pour la Compagnie des Sens
Réponse de ple roux :Bonjour,
Merci pour les éclaircissements.
Je me demande néanmoins si la dilution d'une goutte ou 2-3 gouttes d'HE dans un plus grand volume d'e-liquide ne résout pas le problème de la température de combustion ?
D'autre part, de façon connexe, pourquoi ne pas intégrer de la caféine dans le e-liquide puisque l'on peut déjà mettre de la nicotine ?
Je pense en amateur de café, mais plus généralement, ne pourrait on faire de l'e-cigarette un "e-cament" au même titre que les "ali-caments" du type danacol ?
Réponse de Virginie pour la Compagnie des Sens :Bonjour,
À partir du moment où les huiles essentielles sont chauffées au dessus de 40 °C, on observe une dégradation plus ou moins importante de leurs composants. La dilution ne semble pas résoudre ce problème, seulement la quantité d'HE "dégradée" sera moindre dans le volume final.
Concernant la caféine, apparemment il existe déjà des cigarettes électroniques avec caféine sur le marché. Très peu de recul par rapport à cela... Peut-être serait-il intéressant de se rapprocher des fabricants pour en savoir plus ? Des personnes les utilisant pourront peut-être apporter leur expérience sur ce post forum.
Belle journée à vous,
Merci beaucoup pour votre réponse. Content d'être tombé sur quelqu'un de concerné!
Nous sommes bien d'accord quant à la vape elle-même. Loin de moin l'idée d'en promouvoir l'usage auprès de non fumeurs! Ca ne peut pas être totalement anodin de s'envoyer de grandes quantités de quoique ce soit dans les poumons, sauf d'air (pur de la montagne si possible). L'idée était plutôt de se dire: "tant qu'à vapoter, pourquoi pas en profiter pour calmer l'angine?". Pas de proposer un nouveau mode de consommation des HE à tout un chacun!
Il y a plusieurs études sur la production de formaldéhyde dans la vape. Si j'ai bien compris c'est justement la dégradation due à la chauffe qui produit ces formaldéhydes. Il me semble que la dernière de Farsalinos conclut que cette production est proportionnelle à la consommation de liquide. Personnellement, ça me pousse à privilégier une vape indirecte à faible puissance. C'est une autre difficulté de la question: les différents types de vape. S'envoyer des HE droit dans le poumon avec une vape directe puissante, ça ne me tente certainement pas!
Mais pour prendre un exemple, une vape à 1.8ohm à 10 watts, ça ne doit pas chauffer tant que ça...
A propos du dosage, il faudrait tester pour trouver l'idéal évidemment... J'imaginais que l'utilisation d'HE permettrait sans doute de réduire le volume d'arômes dans le liquide (or ces arômes sont aussi pointés du doigt dans le débat sur les désagréments/la toxicité de la vape). Ce serait même intéressant économiquement dans ce cas.
Mais bon, la question ne se pose pas si c'est trop risqué de chauffer les HE.
Il faudrait demander à Farsalinos de refaire une étude avec des HE :-)
Au fait, du coup, l'inhalation humide elle ne respecte pas vraiment non plus les 40 °C, non? Evidemment, en effet, on inhale pas aussi souvent qu'on vape. Et heureusement sinon j'en connais qu'on ne verrait plus beaucoup :-)